Bulletin spécial APNEUM - le 31 juillet 2025

Licenciements et la Révision Annnuelle de la Rémunération

Licenciements

La récente vague de licenciements survenue en avril a laissé un impact profond et durable sur notre communauté. La manière dont ces décisions ont été mises en œuvre a reflété un niveau déconcertant de détachement qui n'a pas reconnu l'effet que cela aurait sur la vie personnelle et professionnelle de ces individus.

APNEUM a été témoin d'un processus froid et scénarisé où les employés ont été convoqués à des réunions et informés - sans préavis - que leurs postes avaient été abolis, avec effet immédiat.  Ils ont perdu l'accès à leur courrier électronique de McGill et ont été accompagnés pour récupérer leurs effets personnels.

Au total, 23 employés ont été licenciés au cours du seul mois d'avril.  Toutefois, ce chiffre ne tient pas compte de ceux qui ont été licenciés avant ou après ce licenciement collectif.  Il exclut également les nombreuses personnes dont les contrats ne seront pas renouvelés, ainsi que celles dont les postes ont été supprimés, les laissant dans un état d'incertitude et de détresse quant à leur avenir.

Bien que l'université se soit acquittée de son obligation légale en accordant huit semaines d'indemnité tenant lieu de préavis, ce droit statutaire a été associé à une indemnité de départ dans la plupart des cas. Les salariés ayant moins de deux ans de service n'ont pas reçu d'indemnité de départ au-delà du minimum légal. D'autres se sont vu présenter des calculs d'indemnités de départ inhabituels (par exemple, 31,42 semaines), déterminés par une formule rigide et non divulguée. Ces calculs impersonnels ne représentaient pas les années de service ni le dévouement des employés.

Bien que la majorité des licenciements aient eu lieu en avril, l'atmosphère reste à l'anxiété et à l'incertitude. Lors de l'assemblée générale du 16 mai 2025, il a été déclaré que malheureusement, d'autres réductions sont inévitables, y compris peut-être des licenciements.  Cela n'est pas surprenant puisque l'Université McGill est confrontée à des déficits importants au cours des prochaines années.  Comme nous l'avons mentionné dans notre bulletin de mars 2025, cela nous amène à nous interroger sur la structure de la haute direction et sur le fait qu'elle est fortement pondérée par une série de vice-provosts, vice-recteurs, vice-recteurs associés, vice-doyens, etc.  Selon les informations fournies par l'université au ministre de l'enseignement supérieur, les salaires de la haute direction sont indiqués (p.51). En 2023-2024, les salaires de base allaient de 159 366 $ à 572 974 $ qui n'inclut pas les avantages sociaux.

Entre-temps, Horizon McGill a été lancé et se présente comme une voie durable vers l'avenir.   La mission d'Horizon McGill est « une initiative visant à simplifier nos processus, à explorer d’autres façons d’optimiser la prestation de nos programmes d’enseignement et à mesurer nos processus de soutien et administratifs à l’aune de ceux d’autres universités à vocation de recherche». Cependant, selon un article récent de la Montreal Gazette, dans un appel d'offres récent visant à trouver une agence de branding, McGill indique vouloir repositionner la façon dont McGill est perçue par ses publics clés (étudiants, gouvernement, donateurs, grand public) sur une période de plusieurs années. Le nouveau positionnement/message doit être aussi efficace en français qu'en anglais et doit illustrer comment nous sommes un véritable pont entre les générations, entre la recherche et la communauté, entre le Québec et le monde. Le coût estimé du contrat varie considérablement, allant de 707 000 $ à 6,7 millions de dollars. McGill prévoit de sélectionner une agence en septembre et de lancer une campagne de branding pluriannuelle un an plus tard. Si la nécessité d'investir dans leur marque peut être justifiée, le coût lié à l'embauche d'une agence pour une campagne de branding semble certainement constituer un énorme pas en arrière en termes de réduction du déficit. Ne devrions-nous pas plutôt nous intéresser aux ressources dont nous disposons au sein même de McGill ?

Révision Annuelle de la Rémunération

En même temps, la Révision Annuelle de la Rémunération (RAR) est devenue une source de profonde frustration et de démoralisation pour beaucoup. De nombreux membres ont contacté APNEUM pour exprimer leur indignation quant à l'application inéquitable de ce processus.

Les superviseurs qui tentent de reconnaître les contributions exceptionnelles des membres de leur équipe - en recommandant des évaluations telles que « Dépasse les objectifs » ou « Dépasse considérablement les objectifs» - ont été annulés par «Le doyen ou le cadre supérieur, avec les ressources humaines», des personnes qui peuvent avoir une connaissance limitée ou inexistante de la performance ou des contributions réelles de l'employé.

Bien que de nombreux employés méritent à juste titre des évaluations plus élevées, l'université impose un plafond au nombre d'entre eux qui peuvent les recevoir. En conséquence, la mention «Atteint constamment les objectifs» est de plus en plus souvent considérée comme la nouvelle norme, même pour les membres du personnel qui se surpassent constamment dans des circonstances difficiles.  Malgré des années de service dévoué, de connaissance de l'institution et d'excellentes performances, de nombreuses personnes ont vu leurs augmentations réduites.  En outre, l'Université a supprimé l'augmentation du coût de la vie de la révision annuelle des rémunérations, alors que les universitaires continuent de bénéficier d'une augmentation générale de 1,00 % appliquée au salaire universitaire annuel de base.   Dans le climat économique actuel, les gestionnaires et les universitaires ne sont-ils pas également touchés par l'augmentation du coût de la vie?  La suppression de l'augmentation du coût de la vie visait-elle à donner à l'université une plus grande marge de manœuvre pour récompenser sélectivement les individus?

Ce processus a non seulement démoralisé les gestionnaires, mais il a aussi considérablement miné la confiance dans l'équité et la transparence du système RAR. En conséquence, un nombre croissant de membres se présentent pour contester formellement leur évaluation de performance et l'augmentation de salaire correspondante.

En ces temps difficiles, APNEUM reconnaît et apprécie profondément la résilience, le dévouement et le professionnalisme de ses membres. Nous restons déterminés dans notre engagement à vous soutenir. Si vous avez besoin d'aide ou si vous souhaitez partager votre expérience, n'hésitez pas à nous contacter - nous sommes là pour vous.

En toute solidarité,

L'exécutif de l’APNEUM